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23 janvier 2012 1 23 /01 /janvier /2012 16:19


http://www.opa33.org/IMG/arton49.jpg?1326607751
Transmis par L'Orchestre Poétique d'Avant-guerre

Le 23 janvier 2012

Yep !

Il y a des morts qui ne peuvent entrer dans l’oubli, qui nous rattrapent, ponctuellement, et nous obligent aux souvenirs.

Pourtant, de Frédo, nous ne pourrions presque rien vous dire.

Ni le son de sa voix, ni la couleur de ses yeux, ni même sa démarche.

Presque rien...

En 2009, un sale matin - encore ! - de décembre, nous avons appris avec rage qu’il venait de mourir de froid, sous des cartons, à quelques mètres de la si chic mairie bordelaise.

Cette rage-là - qui nous perlait depuis longtemps à la lèvre - ne nous a pas quittés et nous l’entretenons, face à l’obscénité de ce monde, face aux maisons fermées quand nos frères et soeurs, quand des enfants dorment à la rue !

Quand ils y crèvent !

Oh ! Si seulement en plus de la rage, nous pouvions montrer les crocs !


« Le blues de Fredo » - Improvisation
Vendredi 16 décembre 2011 - Noël Solidaire - Salle Delteil - Bègles

****
O.P.A à Frédo, mort de froid à Bordeaux le 15 décembre 2009

Frédo, mon frérot, c’est rien de le dire, ce monde là marche sur la tête et s’entête à nous tenir loin les uns des autres.

Ce mardi là, ton corps mort de froid s’en est allé et ton âme, si elle nous veille, sait bien que pour l’instant, rien n’a changé. Ici bas, les esclaves que nous sommes courbent l’échine et dans ce décembre avançant à pas de loup, nous courrons nous réfugier dans nos maisons. Et que pouvons nous faire ?

Oh Frédo ! Mon frangin, tu sais bien, c’est pas nous les méchants qui plantons des épines, qui semons la discorde au lieu de grains de blé ; c’est pas nous qui décidons, nous on essaie juste de passer le temps qu’il nous reste et rabougrissant nos gestes, nous n’osons plus.

Pourtant, les lendemains chantent dans nos mémoires à fleur de peau, pourtant la moisson à cueillir pour chacun de nous et plus jamais la soif, la faim, le froid, plus jamais de raccourcis pour la faucheuse.

Frédo, mon frérot, je le sais au fond de moi, le rêve est bien vivant et je le cherche pour le chérir, pour les enfants de l’avenir, pour ton corps raide sur ce carton, pour ton âme qui nous veille.

Cœur vaillant, combattant, ton nom-médaille au revers de nos vestes, nous retrouverons le goût de nos êtres, dans chacun de nous un ami, dans chaque regard, chaque geste, l’amour au milieu de tout, l’amour au milieu de nous, l’amour au milieu.

Frédo, mon frérot, c’est rien de le dire, ce monde là marche sur la tête et s’entête à nous tenir loin les uns des autres.

m. pour L’Orchestre Poétique d’Avant-guerre - O.P.A

Source :
http://www.opa33.org/le-blues-de-fredo.html

 

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